C’est quand qu’on dort ??

Bonjour tout le monde !

J’en ai déjà parlé, un nouveau membre est venu agrandir le gang des chatons. C’est un bébé absolument merveilleux et parfait à tous points de vue, sauf un : à plus de trois mois, il ne fait toujours pas ses nuits.

Ses sœurs ayant commencé à faire des nuits de douze heures vers deux mois, je m’étais naïvement imaginée qu’il suivrait le même chemin. J’avais dit à sa sœur cadette, qui attend impatiemment qu’il puisse la rejoindre dans sa chambre : « On l’installera avec toi dès qu’il arrêtera de se réveiller la nuit. Ne t’inquiète pas, c’est rapide. Avant Noël, c’est certain, vous pourrez dormir dans la même chambre. ». Ha !

Le pire, c’est que, de temps en temps, il dort toute la nuit. Il se réveille comme une fleur, à sept heures et demie, tout mignon, tout rose, tout doux, tout souriant. Et, à chaque fois, on se dit : « ça y est ! il fait ses nuits ! ». Et, à chaque fois, le lendemain, il se réveille en hurlant à 4 heures du matin (ou à 2h25, ou à 5h45, ou à 3h42).

J’ai commencé à me demander si la situation était réellement en train de progresser. Est-il en train d’apprendre à faire ses nuits, même si c’est plus lent que pour ses sœurs ? Ou sommes-nous condamnés à préparer des biberons au milieu de la nuit pour les dix-huit prochaines années ? (bon, soyons optimistes : dans cinq ou six ans, il devrait pouvoir se les préparer seul).

Heureusement, nous notons tous les horaires des biberons, et j’ai donc pu analyser l’horaire de son premier biberon du matin en fonction de son âge. Et comme on avait noté les mêmes informations pour ses sœurs, j’ai pu comparer leurs horaires de repas.

Me souvenant des paroles de mon professeur de statistiques à l’université (« La première étape, c’est toujours de regarder vos données ! »), j’ai commencé par tracer l’horaire de son premier biberon du matin en fonction de son âge.

(Une autre citation qui m’a marquée, d’un autre professeur, est : « Dans la vraie vie, les matrices sont inversibles ». C’est une maxime dont je n’ai que rarement, voire jamais, l’utilité, mais j’aime y penser de temps à autre. C’est agréable de savoir qu’on n’aura probablement pas à se préoccuper de l’inversibilité des matrices qu’on croisera dans la vie).

Et voilà le résultat :

Heure du premier biberon de la journée en fonction de l’âge pour Koala (qui ne fait toujours pas ses nuits), Kiwi (sa sœur aînée) et Lulu (sa sœur cadette).

Pour chaque enfant, j’ai tracé l’heure du premier biberon en fonction de son âge en jours, ainsi que le résultat de la régression linéaire appliquée à ces données.

Première constatation : la situation s’améliore doucement. L’heure du premier biberon, bien qu’aléatoire au premier regard, tend tout de même à augmenter.

Seconde constatation : par rapport à ses sœurs, c’est du grand n’importe quoi. Tout d’abord, l’heure moyenne du premier biberon recule extrêmement lentement. Ensuite, l’écart-type est absolument énorme, et va en augmentant. A plus de trois mois, le premier biberon peut arriver n’importe quand entre trois et neuf heures du matin. Sachant que l’heure du dernier biberon du soir est, elle, relativement constante, c’est surprenant (et abusé).

Rassurée sur le fait que la situation semble tendre vers une amélioration (même si j’aurais aimé constater une baisse de l’écart-type pour aller avec l’augmentation de la moyenne), j’ai essayé de trouver une visualisation qui me permettrait de mieux me projeter quant au futur. En effet, ce n’est pas vraiment l’heure moyenne du premier biberon qui nous intéresse, mais plutôt la fréquence des réveils nocturnes.

J’ai donc essayé de représenter celle-ci, en calculant le nombre d’occurrences de biberons nocturnes (définis comme des biberons pris avant six heures du matin (on pourrait argumenter qu’un réveil à six heures du matin, c’est encore un réveil nocturne, mais bon)) pour chaque semaine.

Et voilà le résultat :

Nombre d’occurrences d’un premier biberon pris la nuit (c’est à dire avant six heures du matin) dans la semaine précédente pour Koala (qui ne fait toujours pas ses nuits), Kiwi (sa sœur aînée) et Lulu (sa sœur cadette).

La fréquence des réveils nocturnes de Kiwi et Lulu a rapidement diminué jusqu’à atteindre zéro. A l’âge de deux mois et demi, les réveils nocturnes avaient disparu pour toutes les deux.

Pour Koala, cependant, à l’âge de deux mois et demi, la fréquence des réveils nocturnes s’est mise à osciller, entre deux et quatre par semaine tout d’abord, puis entre deux et trois par semaine.

Le suspense est à son comble : cette fréquence va-t-elle finir par tomber à zéro ? Ou va-t-elle continuer à osciller entre les mêmes valeurs, voire (horreur !) à augmenter ? Rendez-vous dans quelques semaines pour en savoir plus ! (je frétille d’impatience)

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